Un samedi soir sur la Terre

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Soirées et évènements
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Il est des plans que l'on ne peut concevoir sans une certaine dose de folie. Dans le cadre d'un projet professionnel, cette notion découle du manque de compétence ou d'un chef ambitieux (normal, il va rien foutre lui). Pour ce qui est des soirées, c'est autre chose : ce qui ne semble pas réalisable sur le coup peut mener à l'ultime nuit de folie - souvenez vous de Début de Soirée - qui entrera dans la légende, et que les participants évoqueront des siècles durant avec une larme à l'œil et une dose de nostalgie teintée de respect.

Et non, je ne parle pas de la coupe du monde, mais bien d'un barbecue 100 % amateur, 100nbsp;% bonne humeur (si tu es publicitaire et que tu aimes cette formule, change de métier)nbsp;!

L'idée toute simple, et qui se répète maintenant d'année en année pour le plus grand bonheur de l'élite qui y est conviée (n'ayons pas peur d'utiliser des termes pompeux là où un simple bande d'alcooliques aurait suffi), a atteint cette année des sommets difficilement envisageable pour le commun des Michou et autres Régine. Ainsi, c'est pas moins de 82 personnes qui ont pu honorer de leurs déhanchements et consommation de liquide l'hôte de ces bois. Que ce dernier soit béni, qu'il festoie à la table des dieux et qu'il nous rince encore pour les années à venirnbsp;!

Rendez-vous était donné à la casa Revz, temporairement délaissée par ses propriétaires pour la plus grande joie de leur fils et le malheur du village. Difficile à trouver justement, et c'est non sans moult dérapages et autres virages dignes d'un Colin Mac Ray que GDF (notre cuisto jap'nbsp;/nbsp;blacknbsp;/nbsp;mon prof' de guitare), n'évitant pas quelques détours à l'utilité plus que discutable, nous mena sur la scène du crime.

Si je vous dis un concert en plein air, 2 DJ – 2 ambiances et une sono omniprésente, vous me répondrez Dance Machine version Woodstock (drôle d'idée, vous êtes vraiment bizarres). Et bien non, je parle bien du jardin de l'ami Revz, complété d'une piscine, d'un barbecue grand comme… une armoire (pervers), et de pléthore de petits recoins propices - and love - au stupre, à la débauche et à l'avachissement en général. Vous conviendrez que le site était plus que minable… Reste à voir ce que l'on en a fait.

Un début de soirée tout ce qu'il y à de plus classique et sympa, les invités arrivent peu à peu, se présentent, se mélangent et… ne brûlons pas les étapes. Mon compteur de verres consommés (un compteur Axe détourné de son utilisation d'origine très inadaptée à ma condition) augmente rapidement, telle une boucle infinie qui fait s'emballer votre système.

Nous interrompons cet article pour signaler que l'auteur a été mis en examen pour délit de mauvaise blague de geek dans un contexte non adapté, merci de votre compréhension.

Toutes mes excuses, reprenons. Après quelques apéros, le jardin ressemble de plus en plus à une publicité pour Ricard et Durex (ne buvez pas vos capotes, c'est très dangereux pour la santé). Cependant, le soleil cogne toujours fort, si bien que les premiers participants improvisent un match de Death Volley Aqua Splash. Le sport n'existe certes pas, mais il y avait de la bonne volonté. Et le fait est qu'une fois dans la piscine, on a qu'une seule envie : y jeter tout le monde ! Enfin, ceux que l'on arrive a attraper… Séquence action : des courses poursuites, des femmes qui hurlent en se cachant, des traqueurs méthodiques qui ciblent chacun une personne différente (efficacité nulle), et finalement, une démonstration de courage comme rarement vous en verrez.

Nous appellerons notre héros NdMax, par charité chrétienne et pour éviter le suicide rituel à ses parents. N'écoutant que son courage et l'alcool qui charriait dans ses veines, il fit écran de sa personne et se sacrifia pour étancher la soif sanguinaire des chasseurs. Et comble de la vertu, sacrifiant sa dignité pour éviter le lavage de ses défroques à sa maman, il préféra se désaper entièrement plutôt que de mouiller un seul de ses vêtements. Quelle jolie démonstration, agrémentée par la suite de figures sous-marines emblématiques telles que la baleine blanche ou le cache-sexe magique. La course à travers le jardin pour récupérer ses sapes fût à elle seule un pur moment de lyrisme et de bon goût ! Et maintenant la coupure publicitaire, avec les petites annonces publiques.

Un informaticien boutonneux et malingre apparaît à l'écran, il bégaie difficilement :

Bonjour. Je t'ai rencontré lors d'une soirée complètement naze que tu illuminais pourtant de ta présence. Tu as prétexté des examens importants pour me quitter, et j'ai passé le reste de la soirée silencieux à me morfondre (silence dans le fond !). Depuis, je n'ai de cesse de penser à toi. Si tu es châtain, suédoise à forte poitrine (et que tu t'appelles Viktoria) : Do er vaker. (orthographe très approximative, l'auteur ne serait être tenu responsable et le traducteur sait à quoi s'attendre en cas d'incompétence).

L'informaticien s'en va, trébuche en sortant et s'étale lamentablement.

Et nous voici de retour pour la suite du Guiness Barbecue ! Nous nous étions quittés sur la Chevauchée des Valkyries version X, et dans la famille hommes d'exception, je voudrais le gang des crevettes inter-promos ! Car oui, cette école, et plus particulièrement la filière info, cache un terrible secret. En effet, elle recrute dans l'ombre, et ce chaque année, des êtres hybrides mi-hommes, mi-crevettes, capables de se faufiler dans les pires situations. Et ce soir là, les spécimens de chaque promotion étaient présents, j'ai nommé Crevette, Wakouille et Sacoche. Passons sur ces bizarreries de la nature pour revenir à l'essentiel : l'art, et plus précisément la musique. J'aurai aimé pouvoir dire que j'ai adoré le groupe (c'est par contre l'avis général de ceux qui étaient moins saouls ou plus attentifs que moi), mais le fait est que j'ai joué de malchance, mes pieds m'entraînant toujours vers les bouteilles ou les fortes concentrations féminines.

Vous comprendrez que mes souvenirs commencent à partir de là à se raréfier. Quelques flashs subsistent cependant, tel cette demoiselle, plus saoule que n'importe quel poivrot présent à cette soirée, se marrant comme une bossue avant de s'étaler de tout son long sur le sol, devant la stupeur générale. A peine les plus vifs (comprendre sobres) sur le coup, tels des David Hasseloff prêts à draguer la victime - même inconsciente -, cette dernière se relève, toujours hilare, titube sur un bon mètre avant d'être emmenée par ses potes. Le reste n'est que conversations improbables, et j'espère seulement être resté dans les limites de la décence avec la majorité de mes interlocutrices. J'attends d'ailleurs vos souvenirs avec la plus vive impatience (et une pointe d'inquiétude).

Un mot sur la bouffe, point important si il en est mais Ô combien difficile à gérer pour une telle quantité de morfales. Même si il est vrai que l'accès au barbecue demandait de sérieuses compétences dans les domaines de l'infiltration et du commando armé dans les premières heures, je dois avouer m'être copieusement gavé une fois le flux calmé. Et ce colmatage ne fut pas de trop quand, mon compteur de verres bu affichant déjà un bon 25 (sans compter les oublis), un joyeux drille nommé Mamat vint me proposer un verre à l'apparence anodine mais porteur de tous les fléaux de la terre : un plein gobelet de prune ! L'homme était conscient que par cette acte, il allait non seulement déchaîner la fureur des Dieux, mais surtout risquer de nous faire taper tous deux une énorme quiche. Un simple regard (vitreux, dois-je vous rappeler les conditions ?) scella notre accord, et c'est dans un mouvement de coude digne des meilleures branlettes collégiennes que nous vidames d'un trait les Saints Graals de la Gerbe. Les conséquences furent terribles, l'ami aventurier déversant aussitôt ses entrailles sur les thuyas et ma pomme debout, mais abandonnant ses derniers souvenirs. On m'a à ce sujet rappelé cette après midi que peu après, un collègue aussi amoché que moi a tenté de me faire passer mon hoquet par une douche à l'Évian… Anecdote somme toute représentative de la fin de soirée.

Les conducteurs partis, les derniers irréductibles tentèrent un somme réparateur, avec plus ou moins de fortune. Je présente à ce sujet mes plates excuses aux deux donzelles qui ont du essuyer mes ronflements pendant les quelques instants de mon sommeil. Et la Crevette impassible qui dormait à coté…

Le retour du dimanche matin nous a semblé une épopée, tant la chaleur s'acharnait à attiser nos maux de crânes. Accessoirement, trente minutes de caisse, plus trente minute de transports, plus une heure de caisse, c'est un peu trop un lendemain d'orgie romaine. Certes, on aurait pu aussi ranger…

Pour conclure ce roman à la gloire de cette soirée, j'aimerai publiquement adresser louanges et bénédictions éternelles à ses organisateurs, j'ai nommé Revz, sa famille et je dois en oublier. Que leurs noms éclairent à jamais le chemin des plus grands organisateurs d'événements, et que leur parole soit Évangile pour les siècles des siècles. Amen, et surtout merci.

Et accessoirement, mes plates excuses si j'ai été lourd avec toi à un quelconque moment de la soirée, fidèle lecteur.

À suivre : full monthy.