Crise d’identité numérique
Depuis quelques temps déjà, je galère pour écrire de nouveaux billets, mais aussi pour créer un thème sympa pour ce blog (oui je suis un piètre designer et oui, le thème actuel est moche et terriblement impersonnel). J’ai même du mal à écrire un billet sur la perte de ce mojo, c’est dire. De quoi finalement se poser des questions sur la démarche et l’avenir des écrits, allons-y pour la démarche.
Ce site est né LeRiton, sa vie, son blog ! , et d’un constat simple : l’envie d’écrire, pas nécessairement pour raconter quoique ce soit, et surtout la nécessité de le faire autrement qu’en spammant pluri-quotidiennement mon répertoire mail. Le style et le propos se sont progressivement affinés (même si le propos n’était que rarement fin) à mesure des critiques et encouragements, avec une ligne directrice plus ou moins floue qui émergeait de mes comptes-rendus de soirées.
Que ce soit pour une critique de film, une recette de cocktail, une beuverie extraordinaire ou un sujet tiré d’on ne sait où, les mots se sont toujours voulus recherchés, léchés, certains diront alambiqués parfois, et je ne leur donnerais pas tort. Même si le film était une bouse, même si ce cocktail n’avait pour seul but que de poncer les crânes des personnes présentes, même si l’extraordinaire soirée – pourtant ordinaire dans son schéma tant il était répété – était pleine de vomis et de culs. Même si cette grosse tarlouze de Superman ne mérite sans doute pas tout le mal que j’écris de lui et si la sexualité des Schtroumpfs n’intéresse probablement que moi. Une opposition entre le fond et la forme qui n’a jamais été aussi bien résumée que par un lecteur qui, dans sa correspondance pleine de promesses et d’espoirs, évoquait le lyrisme du style confronté à la réalité des événements
.
Si je devais donner un thème à ce blog, ça serait celui-ci. Car à défaut de traiter des sujets dans leur ensemble, de façon cohérente, de réagir sur l’actualité ou d’étaler mes peines de cœur (les relations évoquées dans ces lignes étaient plus proches d’un autre organe), je n’écris naturellement que sur du futile ou inutile. Ça doit se psychanalyser assez facilement. Un amalgame de rien développé sur des centaines de lignes pour la beauté de la forme et de l’effort. LeRiton, sa vie, son blog ! est ainsi devenu Écrits sous pression (ou le blog de Riton), un jeu de mot facile sur l’effort de rédaction, sur une vie étudiante parfois incroyablement épuisante (et pas que pour faire la fête), et sur la thématique de l’alcool omniprésente dans mes billets.
Et maintenant ? Comme évoqué plus avant, j’accuse une sévère pénurie d’inspiration, tant pour l’écriture que pour tenter de donner une allure plus à propos à ce site. La faute à cette ligne directrice trop floue ? Peut-être, mais le changement de rythme de vie n’y est certainement pas étranger non plus. Depuis l’apothéose de mon enterrement de vie étudiante, j’ai très nettement ralenti la cadence des beuveries et défis, tant est que les bilans de soirées n’ont plus cette petite saveur de stupre et de décadence (avec un arrière-goût de vomi) qui dénotait il n’y a pas si longtemps encore. Et soyons francs, on ne peut écrire sur du vent ou du n’importe quoi qu’avec un sérieux manque de sommeil – et de neurones. Un lendemain de cuite en somme. Je vois ce blog comme un pendant aux soirées entre potes, où rien n’est plus important que de rendre la nuit mythique, où les conversations les plus enflammées sont les plus futiles et partent de n’importe quoi, où l’on défend sa théorie sur le meilleur film de Max Pecas ou sur l’évolution du slip à travers les ages avec autant de ferveur qu’un avocat au plaidoyer.
Pour autant, et même si je n’ai pour le moment pas de réponses à amener aux questions précédentes, j’aimerais continuer le travail fait sur ce blog. Les Écrits, c’est mon club de foot à moi : on joue pour soi, mais on apprécie quand les coéquipiers vous félicitent. On joue pour soi, mais de temps à autre, on aime bien que notre nana vienne faire la pom-pom girl pour le match du dimanche. On joue pour soi, mais on ne rechigne pas a latter le tibia du mec d’en face, surtout si c’est cet empaffé de Superman. Je compte sur quelques petites choses pour peut-être me relancer, comme les récents et très enrichissants topics d’écriture alternatifs
du forum HFR ou encore des événements dans la plus pure tradition du cru Gros 2000 qui se profilent. On lit souvent que la durée de vie moyenne d’un blog est de quelques mois, j’aimerais continuer à faire mentir les chiffres encore quelques temps.
À suivre : west coast, bitches.