Ma - inhumaine et pas si courue que ça - Nike Human Race
Il m’arrive - quand il fait beau, que je n’ai pas trop mangé le midi, que j’ai des sapes de sport propres et que les cycles lunaires sont favorables – d’aller courir. Mes solitaires et plus fidèles lecteurs auront déjà remarqué que je participe même occasionnellement à des courses. Des vraies, avec des gens entraînés en petit short et des doses d’adrénaline en bouteille sur la ligne d’arrivée.
J’ai ainsi entendu parler sur l’Internet Mondial Communautaire (et non pas IMC, pas si loin que ça de notre propos) de la Nike Human Race, une course de 10 km (pas trop long donc, je rappelle avec force de vantardise, là encore, que je cours habituellement des semi marathons) dans les plus grandes villes du monde. Pourquoi pas. Je préviens donc mon compagnon de course et malbouffe, Youyou, que nous allons encore de voir subir les affres de la douleur, de la surcharge pondérale et du manque d’entraînement.
Nous sommes des personnes d’une nature optimiste. Le jour J, après un rapide bilan de nos conditions physiques du moment (Dernier entraînement ? Y’a deux semaines je crois. Et toi ? Pas mieux.
), nous convenons pour le fun de suivre la voiture 50’ – 50 minutes pour 10 km –, soit un rythme que ni l’un ni l’autre, à aucun moment de notre vie et même dans nos rares périodes d’entraînements sérieux, n’avons jamais atteint. Nous avons tous deux fait la fête la veille, sans même se concerter. Youyou est passablement cuité. La suite des événements est donnée selon un ordre vaguement chronologique.
- Départ
- Grosse motivation. Pas loin de 5000 petits shorts, et autant de maillots rouges. C’est à la fois beau et émouvant.
- Kilomètre 1 (environ 5 minutes)
Regarde, y’en a un qui est déguisé en homme invisible !
Excellent ! On va se prendre en photo à côté de lui !
- Kilomètre 3 (15 minutes, peut-être plus)
Putain, elle va vite la voiture 50’ quand même.
(Les mots, comme les idées, se font plus rares, la faute aux pénuries de sang et d’oxygène.)- Kilomètre 4 (5 minutes plus tard)
- Discussion intérieure :
On va trop vite, on tiendra jamais.
À ce moment précis, je pense avoir perdu Youyou. Je ne sais si il est devant ou derrière. Ou mort. - Kilomètre 9 (25 minutes d’une intense solitude, 50 minutes de course à la louche)
- Mon capteur m’annonce, avec un humour que je ne goûte au premier abord que très peu, que la course est terminée. Je maudis silencieusement l’électronique, la course à pied et mes mauvaises idées en général.
- Fin de la course
- 57 minutes et 57 secondes. Un temps pas génial, bien loin des 50 minutes initialement prévues. Je cherche désespérément Youyou, mes poumons et l’antenne de la Croix Rouge. Je n’en trouve aucun.
Finalement, je retrouve mon acolyte quelques minutes plus tard, lui aussi sérieusement amoché.
Me suis arrêté au quatrième kilomètre pendant 5 bonnes minutes. J’ai bien cru que j’allais dégueuler aussi ! Je dois finir à 1 heure et 5 minutes, un truc comme ça.
Selon moi, voilà une bien belle contribution aux valeurs sportives prônées par cette course. Jusqu’à la prochaine.
À suivre : mon Mojo !