Oktoberfest 2007, Munich sous la bière

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Soirées et évènements
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Gros 2000 alcool bouffe ferias

Les évènements les plus importants au monde en terme de fréquentation sont les suivants :

  1. Carnaval de Rio
  2. Fête de la bière à Munich (Oktoberfest)
  3. Ferias de Pampelune

Pour ce qui est des ferias, j’ai un peu d’expérience, même si les neuf jours de Pampelune ont ce petit goût de tentation qu’on ne saurait refuser toute une vie. J’ai déjà moins d’attirance pour le Carnaval de Rio, ne pratiquant ni la samba ni la sodomie. Reste l’Oktoberfest qui, depuis des années, représente l’eldorado des évènements inaccessibles, principalement à cause d’une programmation peu avantageuse pour les étudiants. Cette contrainte dépassée, je ne pouvais me résoudre à attendre une année de plus…

Je vous avais laissé le dimanche soir du retour de WEI. On dit souvent – Catherine Lara en fait même une chanson – que certaines nuits sont magiques. Peut-être, mais de la magie noire alors. Dans un remake à peine édulcoré de L’Exorciste, j’ai vu toute la nuit durant mon lit tourner et des ombres parcourir ma chambre, pris de sueurs la fenêtre grande ouverte. Il me faut un vieux et un jeune prêtre ! Du sommeil réparateur en somme (mauvais jeu de mot).

Dans ce contexte propice à la fête, nous partions le lendemain matin pour Munich, 9 heures de route, 3 arrêts pipi, un kebab. Et mon estomac, qui tanguait plus que George Clooney en pleine tempête (La cuite, what else ?). La fine équipe était composée de BoBo, le Gros2000 allemand à la stature très bavaroise, mon cousin, moins épais mais tellement absorbant (il a inspiré le concept des rouleaux de Sopalin Okay), et de ma pomme, plutôt déconfite à ce moment là.

On a beau être préparé et avoir vu pas mal de gros évènements dans sa vie, une première à la fête de la bière, ça marque. À peine entrés dans l’enceinte de cette gigantesque fête foraine, et avant même les premiers embruns de bière aux narines, une chose vous choque : les allemandes sont bonnes. Oui j’ai écris bonnes, ce n’est pas très poli ni franchement respectueux, mais je ne voix pas de terme plus adapté. L’œil humain – français en tout cas – n’est naturellement pas préparé à autant d’effort, le costume traditionnel n’aidant vraiment pas à les regarder dans les yeux. Force de concentration, et la soif aidant, nous arrivons à focaliser notre attention sur les différents débits de boisson à notre portée. Là encore, les proportions sont pour le moins inhabituelles. La fête de la bière, c’est 14 tentes de grandes brasseries nationales prêtes à vous accueillir, vous rincer le gosier et le porte-monnaie. Et si comme moi quand on vous parle de tente, vous pensez à un bout de toile qu’on jette en l’air pour ensuite y rentrer à trois ou quatre, il faut effectivement revoir la notion à la hausse. Les abris en question, spécialement montés pour l’occasion, sont d’énormes structures en bois, hautes d’une bonne vingtaine de mètres et pouvant accueillir plus de 3000 personnes à table.

À la première entrée, c’est certain, ça met une bonne claque. 3000 allemands debout (sur les bancs, les tables, leurs voisins…), une choppe d’un litre à la main, en train de chanter et trinquer avec force de prost !, c’est plutôt inhabituel. Mais les places sont chères, et nos premières pintes sont vidées dehors, entourés de fêtards de tous horizons. Échaudés par l’alcool, le célibat et les décolletés aguichants, nous entreprenons les démarches habituelles pour ne pas rentrer seuls. Nous constatons rapidement que la barrière de la langue, si elle n’est pas insurmontable, présente toute de même son lot de barbelés, d’électrifications et de vaches enragées derrière. Nous entamons la conversation avec un groupe de quatre fraulein : trois ne parlent que russe, la dernière fait donc office d’interprète en anglais. Le service se terminant à 22 heures, nous évoquons la fin de soirée, volontaires pour suivre les charmantes demoiselles, qui ne sont à priori pas contre… Jusqu’au moment où elles se lèvent et partent en moins de temps qu’il ne faut à un local pour finir sa pinte, nous laissant en plan nous et nos temps de réaction rallongés par la bibine.

Il est donc temps de trouver un bar pour terminer la nuit, plutôt difficile quand on ne parle pas un mot d’allemand. Nous atterrissons au milieu d’habitués des lieux, un peu comme des cheveux dans la pinte. Pour clore de la meilleure des manières cette soirée placée sous le signe de la romance, nous nous partageons les rôles équitablement : mon cousin drague la mère, je drague la fille moche et BoBo séduit sa bière. Bon, on va aller se coucher là, hein ! Détail logistique : nous dormons dans la voiture. Le charme des voyages improvisés…

Réveil difficile, courbaturés, mais surtout, sous la pluie. Et en Allemagne, la pluie, c’est comme la bière, ça coule à flots. Après le petit déjeuner, nous recherchons de quoi tirer du liquide pour aller en absorber ensuite. C’est là que le touriste français apprend une chose importante : les allemands se sont tous fait violer par des distributeurs de billets dans leur enfance, en ont donc développé une phobie et par conséquent, n’en installent nulle part. Nous tournons près de deux heures, sans succès, pour finalement tomber sur un spécimen à vingt mètres d’une des entrées de la fête. D’un L qui veut dire Losers. Nous prenons ensuite le seul repas de notre séjour, canards, bretzels et bières. Beaucoup de bières. Nous mangeons en musique grâce à l’une des fanfares (quoi joue sous un des chapiteaux), menée par un chef d’orchestre incroyablement plus préoccupé par la boisson que par sa partition. Celui-ci exhortant souvent la foule à se joindre à lui dans une joyeuse rasade, nous nous exécutons avec assiduité.

Outre la consommation de bière, nous profitons l’après-midi de la fête foraine, et principalement des attractions susceptibles de nous faire régurgiter le liquide absorbé jusqu’alors. La Marseillaise par 66 mètres de hauteur (juste avant de les descendre), y’a pas à dire, ça a de la gueule. C’est pourtant à ce moment que nous faisons notre seule erreur du séjour : une tentative de changement de table après 18 heures. En effet, à la fête de la bière, à partir de cette heure, vous avez trois options :

  • ne plus bouger de sa table, et boire le plus vite possible jusqu’à la fermeture,
  • avoir réservé une table, et donc pouvoir se moquer des gens qui lutent pour trouver un coin pour consommer,
  • rentrer bredouille et n’avoir que ses yeux – trop secs par la force des choses – pour pleurer.

C’est malheureusement cette dernière option que nous avons expérimenté, et plutôt que de subir une seconde nuit de couchage en voiture (à jeun qui plus est), nous sommes donc repartis au pays du vin directement dans la soirée. Avec des souvenirs plein la tête et du houblon plein le bide.

À suivre : dézinté.